Orion 360
Avant-propos
Cette image de 360 mégas pixels, 24 tuiles pour 76 heures de poses couvre la presque intégralité de la constellation d’Orion, une des plus riches régions du ciel nocturne et distante d’environ 1500 années lumières de nous. Découvrez cette magnifique région du ciel, riche en étoiles dorées, nébuleuses sombres et colorées.
Très belle promenade céleste.
Version annotée
27 objets ont été identifiés sur l’image ci-dessous. Cliquez dessus pour ouvrir une version zoomable annotée (en anglais) :
Situation
La constellation d’Orion se trouve dans le bras de la Voie Lactée du même nom dans lequel se trouve notre Système Solaire. Il se situe en périphérie de notre Voie Lactée.
La chasse au chasseur
Bien qu’elle soit visible depuis les deux hémisphères, la constellation d’Orion (le « chasseur »). est difficile à photographier. En Europe, elle est basse dans le ciel et n’est visible qu’en hiver lorsque le mauvais temps ne sévit pas. Les îles Canaries auraient pu être une destination intéressante pour tenter le cliché car la constellation y très haute dans le ciel, beaucoup plus qu’en Europe. Mais là-bas aussi, la météo est trop incertaine. Il restait donc l’hémisphère Sud. Mais hélas, l’été austral est souvent synonyme de saison des pluies dans les déserts facilement accessibles depuis la France.
Après avoir surveillé deux hivers durant la météo mondiale, le sud de l’Atacama a été retenu : contrairement au nord de cette région et à la Namibie par exemple, les chances d’avoir des nuits claires à cette époque de l’année sont élevées. Nous sommes partis lors de la nouvelle Lune de décembre 2019 : à ce mois de l’année, Orion est au plus haut du début à la fin du crépuscule astronomique. Ce qui permettait de photographier la constellation 6 heures durant. En comparaison, les mois de novembre ou janvier ne laissent plus que 5 heures par nuit… Nous avons donc fêté noël sous les étoiles…
L’hacienda des étoiles
Située dans la partie sud du désert de l’Atacama, nous avons été chaleureusement accueillis à l’Hacienda des étoiles, située à environ 2 heures à l’est de la ville d’Ovalle. Un endroit complètement isolé, avec un ciel étoilé extraordinaire. Mais c’est surtout une véritable oasis de calme et de sérénité puisqu’aucune route n’y même : seul un chemin très défoncé et seulement praticable en 4x4 permet d’y accéder.
Matériels
L’idée était de réussir le cliché en un voyage avec une bonne définition et un maximum de temps de pose pour un coût modéré :
- Afin de couvrir un maximum de champ par tuile, un capteur 24x36 mm s’imposait. Mon bon vieux EOS 6D Mark I était donc tout désigné…
- En raison du peu de nuits disponibles sur place (11 nuits et risque réel de temps couvert) et pour maximiser le temps de pose total, je me suis équipé d’un second Canon 6d Mark I d’occasion. Il a été modifié Astrodon par la société EOS for Astro. Lors des prises de vue, un des deux boîtiers était piloté par ordinateur, tandis que l’autre était en mode « esclave », piloté avec un intervallomètre.
- Coté optiques, le choix s’est porté sur deux objectifs Canon 300mm F4 L non stabilisés, réputés en astrophotographie. Ils sont pourtant aujourd’hui boudés car ils sont vieux et non stabilisés… J’ai déniché les miens sur Ebay au Japon où j’ai trouvé des modèles en état absolument neuf âgés de presque 25 ans (!).
- Pour éviter les aigrettes disgracieuses sur les étoiles brillantes, les deux objectifs étaient diaphragmés par l’avant à F5 (voir mon livre électronique).
- Les poses unitaires étant de 3 minutes, de l’autoguidage était nécessaire malgré une monture équatoriale de qualité. Compte-tenu de l’échantillonnage assez large, un ZWO Mini Guider 30mm F4 et une Atik GP furent suffisants.
Logiciels
La mosaïque a été programmée à l’aide du logiciel Sequence Generator Pro : lors des acquisitions, chaque tuile était cadrée informatiquement grâce une réduction astrométrique. L’assemblage final a ensuite été réalisé à l’aide du logiciel Astro Pixel Processor.